La vie reprend à Lomé as usual

Je suis allé faire un tour à Lomé vendredi 20 octobre après-midi. De peur de se faire écharper par un dangereux milicien ou un impitoyable génocidaire, je ne me suis résolu à mettre le nez dehors que l’après-midi.  « Chuan ! Espèce de trouillard ! Qui te connaît à Lomé », s’est moqué mon ami Syl. Certes, je passe invisible à Lomé,  une ville, un microcosme, où tout le monde connait tout le monde, mais ceux qu’on a zigouillés ou blessés étaient aussi des personnes ordinaires. Des inconnus.

On n’affronte pas un train de huit cents tonnes, mais on peut le faire dérailler !

On n’affronte pas un train de huit cents tonnes mais on peut le faire dérailler, disait Kossi Efoui, quand on caractérisait  le féroce régime monolithique du général Eyadema  de citadelle imprenable.  C’est la stratégie de l’esquive.

Il faut sauver Sokodé !

Nulle part au monde, on a vu un peuple triompher les mains nues contre une dictature militaire. La victoire  populaire n’est possible que quand une partie de l’armée se range du côté du peuple.

Cette seconde probabilité n’est nullement envisageable au Togo compte tenu des purges passées, de la configuration ethno-tribale, et de la mainmise des officiers supérieurs sur l’armée.  Il va de soi que seule la lutte non violente s’impose.

Togo: De l’usage de la mobilisation populaire !

Il y a plusieurs jours, deux ministres se présentent devant la presse pour annoncer une interdiction des libertés publiques de manifestation pendant les jours ouvrés, alors que depuis août la rue exprime son ras-le-bol du régime militaro-civil. Il s’agit d’une violation flagrante de la Constitution. Jusqu’à présent, on attend la publication de la décision. Est-ce un bluff pour produire un effet de peur et d’assèchement de la mobilisation  sans laisser de trace administrative ? En attendant, la coalition de l’opposition veut braver l’interdiction en manifestant les 18 et 19 octobre prochains. Attention danger !!!